lundi 20 février 2017

Pop life

Plus je vieillis, plus je sèche. A 28 ans, j'étais plus plantureuse. Enfin toutes proportions gardées évidemment. A 32 ans, j'ai séché en un mois. J'ai rarement depuis excédé les 50 kgs.
Les hommes qui m'ont réellement séduite étaient toujours grands et costauds. Toujours façonnés par le sport et dotés d'une hérédité vigoureuse. Sans doute cherchais-je la reconduction d'un patrimoine génétique robuste. J'avais envie d'un beau bébé rond, doux et glouton.
Toute gourmandise mise à part, avec les années, je savoure ma liberté et j'élimine le gras, le déchet toxique. 
Loin de moi les insatisfaits, les hystéros colériques bloqués dans cette condition de frustrés invivables, les hommes mesquins, les faux winners et autres vrais minables agitant la grosse carte bleue. Toutes ces mochetés me gonflent.
Je n'ai pas besoin d'un décor particulier pour savourer ma quarantaine apaisée. En pleine campagne, pleine ville, dans le cafuciu, au milieu des cris de gabians, je jouis de la fraicheur du soir en sirotant ma citronnade glaçons maison. Des fois, quand une vacuité fainéante m'amène sur d'anciens territoires, je regarde les agitations des autres comme on regarde par la fenêtre du train. Tout ce vide mal rempli, ces ressassements nauséabonds, ces expériences miteuses intéressent peu en vrai; chaque fois je mesure le chemin parcouru. Longuement je savoure mes beaux instants présents.
Qu'on essaie de me gâcher mon plaisir, et son temps on perdra.